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Grand reportage sur le projet routier Coyah-Mamou-Dabola (CMD)

Axe Coyah-Mamou-Dabola, un puissant vecteur qui stimule le développement de la Guinée grâce à un maître d’œuvre appelé CRBC

Affirmer que la route revêt une importance capitale dans le développement socioéconomique d’un pays relève d’une vérité de La Palice.

Comme dans de nombreux pays africains, la Guinée accuse un déficit considérablement chronique dans le développement de son réseau routier. Conscient de cette situation, l’Etat guinéen a, depuis quelques années, décidé de multiplier les initiatives afin d’apporter une réponse urgente et efficace à ce défi majeur. Parmi ces initiatives, celle qui paraît la plus innovante et la mieux adaptée aux potentiels de la Guinée est celle proposée par son partenaire historique et stratégique, la République populaire de Chine. Cette dernière, à la pointe de la technologie de développement des infrastructures portuaire, aéroportuaire et routière, a conclu en 2017 un accord bilatéral sans précédent avec la Guinée, appelé ‘’Accord cadre’’.

Cet accord stratégique engage la Guinée à accorder des concessions minières à des sociétés chinoises en échange du financement d’infrastructures. C’est une solution innovante de financement qui permet à la Guinée de soutenir les projets d’infrastructures avec les prêts commerciaux chinois, dont le remboursement est assuré par les impôts générés des concessions minières accordées.

Le projet de réhabilitation du tronçon Coyah-Kindia-Mamou-Dabola de la Route Nationale N°1 (RN1) est sans doute l’un des plus emblématiques ayant bénéficié du mécanisme de financement mis en place dans le cadre de cette coopération sino-guinéenne.

Aujourd’hui, cet ouvrage achevé et ouvert à la circulation relie la capitale Conakry à plusieurs localités de l’intérieur du pays. Depuis l’indépendance en 1958, il s’agit de l’un des projets routiers les plus importants que le pays ait connus. De Conakry à Dabola en passant par Coyah, Kindia et Mamou, son impact, global et multiforme, est perceptible sur toutes les localités traversées, des plus petites aux plus grandes.

En termes de mobilité, cet axe routier, qui constitue l’essentiel de la RN1 sur 355 km, procure fluidité et confort de voyage à chaque usager qui le pratique. De Conakry à Dabola, avec un prolongement jusqu’à Kankan, la deuxième grande ville du pays, il permet de réduire non seulement le temps de trajet mais aussi le coût du transport des personnes et de leurs biens.

Grâce à l’ingéniosité de la société qui a exécuté le projet, en appliquant le décapage, la plupart des pentes escarpées et virages serpentés notoirement connus sur l’ancien tracé tels que Yombokhouré et Labota, ont été substantiellement réduits voire supprimés. Ces techniques avancées ont permis de réaliser une économie de temps et de distance. La longueur de la route qui était initialement de 370Km est passée à environ 355Km. Une route qui est pratiquée par plus de 20 mille véhicules par jour.

Par exemple, il y a moins de trois ans, les conducteurs étaient obligés d’augmenter leurs frais de transport, du simple au double. En raison de la dégradation très avancée de la route Conakry-Kindia. A l’époque, ils pouvaient mettre 4 à 5 heures voire plus pour parcourir 135Km. Contre une heure et demi ou deux heures, actuellement.

Au plan de la sécurité, force est de reconnaitre qu’il a largement contribué à réduire les attaques à main armé. Les braqueurs qui, avant la fin des travaux, écumaient les différents points critiques pour donner l’assaut aux véhicules avant de dépouiller leurs occupants, sont contraints désormais de déposer les armes ou de déménager sur d’autres axes routiers plus dégradés.

Toutefois, si les victimes et les dégâts liés aux accidents de la circulation se posent toujours avec acuité, ils sont plutôt le fait, d’une part, de l’imprudence de certains automobilistes voire de l’indiscipline pour d’autres ou du manque d’entretien technique des engins que de la praticabilité de la route, elle-même.

Sur le plan économique, cette route, financée à hauteur de 80% par la Chine, apporte un soutien substantiel à la croissance du pays, stimule le volume des échanges commerciaux en rapprochant significativement les zones de production agropastorale (milieu rural) à celles de consommation (centre urbain).

Au plan de la santé, la réalisation de cette infrastructure a permis de faciliter les évacuations notamment pour des patients vulnérables (personnes âgées, femmes enceintes, enfants) des zones rurales vers les villes.

S’agissant de l’urbanisation, cet axe a fortement accéléré ce processus. De Coyah, à partir de Kouria jusqu’à Dabola, des constructions à usage résidentiel (maisons d’habitation) ou commercial (boutiques, magasins, stations-d’essence) poussent comme des champions tout le long du trajet. Ce qui offre en soit un paysage nouveau mais aussi de nombreuses opportunités d’emplois.

En outre, le contournement des centres-villes opéré dans certaines localités pour éviter le piège des embouteillages, a favorisé l’extension rapide de celles-ci avec la naissance de nouvelles banlieues et activités économiques connexes. C’est le cas, entre autres, des contournantes de Kindia, de Kôlenté, de Mamou.

Une autre retombée de cet ouvrage, c’est sans doute son aspect intégrateur. Depuis sa mise en service, le trafic avec le Mali voisin s’est sensiblement amélioré et l’intégration économique sous-régionale aussi. Parce que Conakry distante de 966Km de Bamako, se positionne comme le port naturel de ce pays limitrophe. La liste des avantages et bienfaits de cette route est bien longue et on peut continuer à y épiloguer à satiété.

Mais qui est alors le maître d’œuvre, c’est-à-dire l’entreprise qui a exécuté cet axe routier stratégique inter urbain, le seul d’ailleurs qui remplit véritablement les normes standard de la circulation routière actuellement en Guinée ?

Il s’agit de China Road and Bridge Corporation (CRBC), une filiale de China Communications Construction Company (CCCC). C’est ce géant chinois de la construction d’infrastructures à l’étranger qui a été retenu, dans le cadre de la coopération sino-guinéenne, pour réaliser ce projet prioritaire de réhabilitation de la route Coyah-Kindia-Mamou-Dabola.

Pendant la construction, jusqu’à 3 mille ouvriers étaient mobilisés par CRBC quotidiennement en période de pointe, créant 9 mille opportunités d’emplois locaux, a déclaré récemment à Guinéenews, un cadre chinois du projet CDM en Guinée.

La route de 355 kilomètres construite par CRBC comprend une largeur de chaussée de 7,5 mètres pour les sections courantes et de 10 ou 12 mètres pour les sections d’agglomération. Elle inclut également 39 ponts et 700 dalots, couvrant la majeure partie de la RN1 en termes de trafic.

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