Deux initiatives majeures apportent un appui structurant aux collectivités locales en Guinée : le Projet d’Appui à l’Agence Nationale de Financement des Collectivités Locales (PANAFIC), financé par l’Agence Française de Développement (AFD), et le Projet d’Appui à la Gouvernance Locale -Phase 2 (PAGL2), soutenu par la Banque Mondiale avec un financement de 80 millions de dollars US.
C’est autour de ces deux initiatives que s’est tenue à Conakry, les 8 et 9 avril 2025, la première session ordinaire du comité de pilotage, organisée sous la houlette de l’Agence Nationale de Financement des Collectivités Locales (ANAFIC). La rencontre était présidée par Mohamed Sikhé Camara, Secrétaire général du ministère de l’Administration du territoire.
Au cours de cette rencontre, le Directeur général de l’ANAFIC, Sékou Mawa Touré, a évoqué la clôture prochaine du PANAFIC et le lancement de la phase 2 du PAGL2. « Nous disposons cette année d’un budget de 25 millions de dollars pour le PAGL2 et de 2 millions d’euros pour le PANAFIC, soit près de 25 milliards de francs guinéens. Ces ressources doivent avoir un impact réel sur les conditions de vie des populations à la base », a-t-il affirmé.
Face à l’ambition grandissante des collectivités locales et à la complexité croissante des projets de développement, M. Touré a souligné l’importance de renforcer les capacités des acteurs locaux. « La décentralisation repose sur trois principes : la subsidiarité, la redevabilité et la libre administration. Pour que les collectivités puissent pleinement jouer leur rôle, il est indispensable de les rendre compétentes et autonomes », a-t-il déclaré.
Il a également insisté sur la mobilisation accrue des ressources en obtenant des financements auprès des partenaires et en les orientant directement vers les collectivités : « La décentralisation n’est pas un acquis. C’est un combat permanent. Nous devons arracher chaque compétence et chaque ressource pour permettre aux collectivités de conduire elles-mêmes leurs actions de développement. »
De son côté, Mohamed Sikhé Camara, président du comité de pilotage, a salué la tenue de cette session et l’engagement des participants. « Ce comité est un moment de bilan, mais aussi de projection. Il permet d’identifier ce qui a fonctionné, ce qui doit être amélioré, et comment mieux accompagner les collectivités dans leurs missions. Nous allons continuer à visiter les infrastructures réalisées pour les évaluer et garantir leur impact », a-t-il expliqué.
Par ailleurs, Evelyne Koundouno, présidente de la délégation spéciale de Guéckédou, a souligné l’impact positif du PAGL2 sur les projets locaux, en particulier le renforcement des capacités des élus locaux.
La session a également été marquée par des visites de terrain à Wonkifong et Mafereinyah. Ces déplacements ont permis aux membres du comité de pilotage de constater l’application concrète des mécanismes d’engagement citoyen : budgétisation participative, gestion des réclamations, suivi-évaluation participatif, et systèmes d’alerte précoce. Ces outils sont essentiels pour renforcer la transparence et la redevabilité dans la gestion publique locale.
Aujourd’hui, l’Agence Nationale de Financement des Collectivités Locales (ANAFIC) joue un rôle clé dans le renforcement des communautés en Guinée. En s’investissant dans la mise en œuvre des projets PANAFIC et PAGL2, elle s’impose comme un pilier structurant pour les collectivités locales, leur fournissant les ressources indispensables à leur autonomisation. En renforçant les capacités des acteurs locaux, en mobilisant les financements, et en favorisant des pratiques transparentes et participatives, l’ANAFIC ne se limite pas à soutenir les collectivités : elle les prépare à devenir des moteurs de leur propre développement. Plus qu’une institution, l’ANAFIC symbolise un espoir d’autonomie et de progrès durable pour des communautés aptes à relever les défis du développement local.
Amadou Mouctar Diallo
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