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Musée national de Sandervalia : Entre défis et promesses d’avenir

Le Musée national de Sandervalia, pilier de la conservation et de la transmission de l’identité culturelle guinéenne, a connu des années de délaissement et de délabrement. L’arrivée des nouvelles autorités a insufflé un nouvel élan avec le lancement, en novembre 2022, par le Ministère de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, d’un ambitieux projet de rénovation et d’extension. L’attente est forte quant à la concrétisation de cette renaissance patrimoniale, et nos reporters ont enquêté sur les causes des retards initiaux.
Une initiative présidentielle prioritaire à travers un investissement massif
Selon la direction du musée national de Sandervalia, ce projet de rénovation et d’extension émane d’une initiative personnelle du Président de la République, le Général Mamadi Doumbouya, témoignant d’une forte volonté politique en faveur de la culture. Un budget de plus de 10 milliards de francs guinéens y est consacré, suite aux instructions fermes du Président au gouvernement lors d’une session ministérielle.
Les difficultés…
Selon Hamza Kaba, Directeur Général Adjoint du musée, des problèmes de décaissement ont entraîné un désaccord entre l’entreprise principale et son sous-traitant, provoquant un retard dans l’exécution des travaux. « Fort heureusement, ce différend est résolu. Les travaux ont repris avec un délai contractuel de trois mois pour une finalisation prévue au 31 mai 2025 », assure-t-il, affichant sa confiance quant au respect de ce nouvel échéancier grâce à une mobilisation accrue des équipes sur le terrain.
Des progrès significatifs sur le chantier
Selon le chef de chantier, Ousmane Traoré, deuxième responsable des travaux de construction de la société Guicopres, « les travaux atteignent un taux d’exécution de 52 %. Le bâtiment central, destiné aux salles d’exposition, est achevé à 85 %. Les travaux du bâtiment administratif progressent rapidement, se concentrant actuellement sur la peinture et l’installation électrique. La rénovation des bâtiments annexes est en cours, et l’aménagement de la cour suivra prochainement », a-t-il déclaré.
Garantir la conservation des collections avec des mesures rigoureuses en place
M. Kaba se montre rassurant quant à la protection du patrimoine : « Le musée dispose d’un service compétent et de locaux adaptés pour la conservation des pièces. La réserve principale, où nos objets sont précieusement gardés, n’a pas été affectée par les travaux. Nous avons priorisé l’achèvement d’un nouvel espace pour y transférer temporairement ces collections, afin de libérer les réserves pour leur rénovation », a-t-il martelé.
Cette période de travaux est également mise à profit pour une opération de récolement approfondie, initiée en août 2023. « Il s’agit d’un contrôle physique de chaque objet pour le comparer à l’inventaire de 1996, le dernier réalisé. Nous examinons l’état de chaque pièce et identifions les besoins en restauration. Le déplacement des objets vers les futures salles d’exposition constitue une opportunité idéale pour mener à bien cette tâche cruciale », explique le Directeur Général Adjoint.
Ce projet comprend cinq phases : la rénovation, le récolement, l’extension, la numérisation et la construction du musée virtuel. La rénovation actuelle constitue la première phase d’un projet plus vaste visant à moderniser et étendre la direction générale du musée national de Sandervalia, avec un investissement initial d’environ 10 milliards de francs guinéens pour la partie existante.
Concernant le musée virtuel, le Ministère de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat a obtenu un financement d’un montant de 10 millions d’euros. « C’est l’ambassade de France qui finance ce projet d’extension via l’Agence Française de Développement (AFD). Lorsque le Président de la République a ordonné la rénovation du musée, nous avons fait la demande d’obtenir l’espace adjacent au musée pour disposer d’un grand musée digne de ce nom. Le Président de la République a répondu favorablement en octroyant un terrain adjacent de 3 118 mètres carrés. L’AFD, partenaire du projet, a mené une étude de faisabilité pour cette extension, et le financement est désormais confirmé », explique M. Kaba.
À noter que l’AFD a également financé la formation de neuf cadres du département aux techniques de numérisation. Ces cadres formeront à leur tour le personnel des musées à travers le pays. Déjà 200 objets ont été numérisés, marquant une avancée significative vers la mise en place de cette plateforme numérique.
Ce projet de rénovation et d’extension marque une étape décisive pour la sauvegarde et la valorisation du riche patrimoine culturel guinéen, promettant de renforcer son rayonnement et sa transmission aux générations futures.
Mohamed Dramé
Photos : Lamine Sylla

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