Située dans la commune de Gbessia, la décharge de Dar-es-salam est devenue au fil des années un symbole de l’inaction des autorités face aux défis environnementaux et sanitaires. Créée dans les années 1990 en réponse à une gestion défaillante des déchets solides, elle s’est rapidement transformée en un véritable fléau pour les riverains.
À l’origine limitée à une petite zone, cette décharge a progressivement pris de l’ampleur, englobant une large partie du territoire et polluant l’air, le sol et les eaux environnantes.
Conséquences sur les riverains
Les habitants de Dar-es-salam subissent une pollution atmosphérique quotidienne, principalement due à la fumée lourde qui se dégage de la combustion des déchets. En 2020, cette pollution s’étendait sur un rayon de 1 000 mètres. Aujourd’hui, elle atteint même les environs du carrefour de Koloma-Bambéto, exposant des milliers de citoyens à des particules toxiques. Les pathologies respiratoires, hydriques, dermatologiques et ophtalmologiques sont omniprésentes, affectant particulièrement les enfants et les personnes âgées. Ceux qui en avaient les moyens ont abandonné la zone, mais la majorité des habitants, dépourvue de ressources, vit dans un danger sanitaire permanent.
Responsabilité des régimes successifs
Depuis sa création, la décharge est restée un problème majeur ignoré par les régimes successifs. Aucune solution durable n’a été mise en œuvre pour la délocalisation ou la transformation de cet espace. Malgré les appels récurrents des riverains, la gravité de la situation pour la santé publique n’a jamais été suffisamment prise en compte.
Un avenir incertain
Il semble improbable que ce problème soit résolu dans un avenir proche. Les gouvernements successifs n’ont pas réussi à élaborer une stratégie efficace pour la gestion des déchets solides, même à l’échelle des ménages.
La délocalisation de la décharge, bien que nécessaire, paraît encore hors de portée, laissant les habitants de Dar-es-salam et environs dans une spirale de pollution et de dégradation de leur qualité de vie.
Amadou Mouctar Diallo
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