Ce vendredi 28 mars 2025, à la Maison commune de la presse, située à la Minière de Conakry, l’Association pour la Promotion du Droit, en collaboration avec le Barreau de Guinée, a organisé une formation de deux (2) jours à l’intention des hommes de médias afin de mieux les outiller sur la maîtrise des termes juridiques. L’objectif était d’éviter désormais l’utilisation de mots inappropriés dans les comptes rendus des audiences des tribunaux et cours du pays.

Ces deux (2) journées de formation ont été marquées par des exposés de Me Pépé Lamah, Me Namory Fofana et Me Samory, tous avocats au Barreau de Guinée.
Plusieurs thèmes au cours de ces deux journées d’échanges, notamment les différents acteurs d’un procès et leurs rôles respectifs dans un procès pénal ou civil. Ils ont également donné des définitions de termes juridiques comme la réquisition, la perquisition, et la commission rogatoire, ainsi que le rôle du Parquet et du juge d’instruction dans un dossier juridique. Les prérogatives des officiers de police judiciaire (OPJ) dans une procédure judiciaire, la loi sur la garde à vue, le fonctionnement des tribunaux et cours, la différence entre un procureur de la République et un Procureur Général, et les moments appropriés pour intervenir avec un mandat de comparution, un mandat d’amener ou un mandat de dépôt ont également été expliqués.

Dans son discours de circonstance, le président de l’Association des Journalistes pour la Promotion du Droit, Almamy Kala Conté, a expliqué aux participants : « Vous savez, dans la croyance populaire, le journaliste est considéré comme celui qui connaît tout. Vous n’êtes pas sans savoir que dans nos foyers, dans les rues et dans nos différents services, on aime souvent dire : « J’ai appris ça à la radio », « J’ai vu ça sur un site d’informations générales », ou encore « J’ai suivi ça à la télé ». Donc, nous nous sommes dit, au sein de l’Association, qu’il y a assez de problèmes dans les comptes rendus des journalistes après les audiences des cours et tribunaux. Et nous nous sommes demandés pourquoi ne pas approcher des professionnels du droit afin de les outiller sur la connaissance des termes juridiques dans la couverture médiatique des procès. Cela permettra aux journalistes, comme l’ont si bien dit les formateurs, de placer les mots là où il faut les placer. »
Prenant la parole, Me Pépé Lamah, avocat au Barreau de Guinée et formateur à cette rencontre, a mentionné que cet entretien avec les journalistes est parti d’un constat relevé dans les comptes rendus d’audiences : « On a constaté que très souvent, des journalistes utilisent des termes inappropriés, par méconnaissance de certaines règles basiques qui gouvernent le fonctionnement des cours et tribunaux, et des différentes procédures judiciaires. Certaines terminologies et certains termes ne sont pas utilisés à leurs justes places. Donc, aujourd’hui, nous avons décidé, en commun accord avec l’Association des Journalistes pour la Promotion du Droit, de faire cet échange », a déclaré Me Pépé Lamah.
Abordant les thèmes développés avec les journalistes lors de ces deux journées d’échanges, l’avocat formateur a ajouté : « Nous avons communiqué sur les différentes étapes du procès pénal. Nous avons abordé la phase de l’enquête de police. À ce sujet, nous avons parlé de l’enquête préliminaire, de l’enquête de flagrance, et des vocabulaires usuels en matière d’enquête de police. Nous avons également abordé le rôle du Parquet et des juges d’instruction, qui sont des acteurs privilégiés du procès pénal. Au niveau des différentes phases de la procédure, nous avons donné les dénominations adéquates, les termes appropriés », a-t-il conclu.
À l’issue de ces deux jours de formation, Magnanfing Doré, journaliste reporter à Guinéenews, confie avoir mieux compris le rôle et la place du Parquet ainsi que celui des juges d’instruction. Il souligne également l’importance d’éviter l’utilisation de termes tels que « supposé assassin » ou « supposé violeur », qui portent atteinte à la présomption d’innocence.
Ibrahima Kalil Sylla
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